Les investisseurs oublient souvent (trop) que leur rendement est en lien direct avec leur tolérance au risque. En oubliant cela, ils vont se comparer avec le voisin et se demander pourquoi leur rendement est inférieur (ou supérieur) à ce dernier.
Quelle erreur monumentale !!
On ne peut pas comparer une formule 1 avec un VTT. Oui les deux sont des engins à quatre roues qui accueillent des passagers et qui vous amènent du point A au point B. Mais, la comparaison s’arrête là !
Une formule 1 est conçue pour rouler sur une piste de course. Un VTT va rouler dans les champs ou dans le bois. Pas que l’un ne peut rouler sur le terrain de l’autre. Toutefois, pour tirer le maximum de chaque véhicule, il vaut mieux les utiliser sur les pistes pour lesquelles ils sont fabriqués.
C’est la même chose pour la tolérance au risque. Chaque personne est conçue pour être à l’aise avec une certaine composition de ses investissements. Un peu trop de volatilité et la persone risque de prendre le champ et tout liquider. La volatilité va à la hausse et à la baisse, toutefois, j’ai jamais rencontré une personne qui n’aimait pas la hausse de valeur de ses investissements. Alors la question que vous devez vous poser est la suivante : Dans un scénario de catastrophe, suis-je à l’aise avec la baisse que peut subir mes investissements ?
Si vous répondez oui, c’est tant mieux.
Toutefois, si vous répondez non, il va de soi que vous êtes mieux d’y apporter des modifications pendant que tout va bien. Quand la catastrophe va arriver (et dites vous bien qu’elle va arriver), il risque d’être trop tard pour garder votre sang froid et agir en conséquence.
Personnellement, j’ai vécu ce scénario catastrophe en 2022. A la fin de 2021, avec plus de 1.4 million en investissement à la bourse, je me demandais si je devais tout vendre, empocher les gains et prendre une période de repos du boulot. J’étais fortemment investi dans les nouvelles technologies électriques et j’avais un prêt levier. Tout a commencé à chuter en 2022. A la fin de l’année, j’avais perdu plus de 40 % de la valeur de mes investissements. J’ai même été obligé de vendre certaines positions à cause de mon prêt levier. A la fin de 2022, disons que j’était pas mal moins content qu’en début d’année. J’ai réalisé que l’effet de levier était trop élevé et que c’est cela qui m’avait le plus nuit. La baisse de valeurs des investissements était inquiétante, mais si ce n’était du prêt levier, fort probablement j’aurais liquidé aucune position. Bref, ce n'étaient pas les investissements qui étaient à revoir, quoique rendu au fonds du baril je l’ai fait, mais plutôt le degré du levier que j’utilisais.
Je suis un homme célibataire, sans enfants, avec un emploi relativement sécuritaire au sein du gouvernement fédéral, une pension à prestations déterminées, avec 3 propriétés locatives; une hypothéquées à environ 45%, et les deux autres à environ un tiers (et probablement moins) de leur valeur sur le marché En bref, je peux passer au travers une mauvaise passe financière de plusieurs mois. Pas certain que je vais apprécier l’expérience, mais cela est faisable pour moi. A cause de cela, les investissements dans mes comptes au comptant et dans le CELI sont avec un niveau de risque (volatilité) plus élevé. Dans mon compte REER, j’ai un portefeuille plus balancé. Mon REER est le backup du backup si jamais cela commence à moins bien se passer. Oui, c’est possible d’avoir des investissements plus volatils dans un compte de placement et moins volatils dans un autre compte de placement. Tout dépend de comment vous gérer votre tolérance au risque et le but ultime de chaque compte placement.
J’ai aussi sciemment décidé de viser des rendements plus hauts que la moyenne. C’est un choix personnel. Des rendements espérés (et espérés est important) plus hauts, cela veut aussi dire que la volatilité risque d’être plus élevée. C’est normal. Je suis conscient du risque que cela comporte et quand je compare les rendements,dans une bonne année je m'attends à ce que je batte le marché et dans une mauvaise année, je m’attends à être sous le marché.
Si vous avez une stratégie d’achat de titres à hauts dividendes, votre rendement va être bien différent de mes rendements. Et c’est la même chose pour ceux qui ont une stratégie avec exclusivement des fonds indiciels.
Est-ce que cela vous rend un meilleur ou un pire investisseur ? Ni l’un, ni l’autre. Cependant, vous faites la plus grande erreur en vous comparant avec moi ou avec le voisin, car votre tolérance au risque, et donc la composition de votre portefeuille, est différente. Depuis quand l’on compare des pommes et des oranges ? Une pomme devrait se comparer avec des pommes et une orange… avec des oranges !
Laissez tomber la course au rendement. La course au pétage de bretelles. Selon moi, la raison pour laquelle les investisseurs ont des rendements en deçà de leur potentiel, de façon générale, c’est qu'ils gèrent mal leur tolérance au risque et vont agir (vendre) au pire moment… et acheter alors que les valeurs ont déjà remonté. Avec un seuil personnel acceptable de tolérance au risque, l’idée de vendre dans un moment de crise ou de panique ne va jamais vous traverser l’esprit. Jamais vous allez vendre au pire moment. Et à cause de cela, le rendement de vos investissements sera meilleur. Mieux se connaître, et non mieux connaître son voisin, est la meilleure facon de bien gérer ses investissements.
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